La Finlande renforcera la coopération avec l’OTAN

L’Alliance Atlantique sera bientôt autorisée à organiser des manœuvres sur le territoire finlandais

La Finlande a l’intention de renforcer les relations avec L’OTAN.

Selon le ministre de la défense Carl Haglund, la Finlande signera un accord sur un nouveau type de coopération avec l’OTAN au sommet de l’Alliance Atlantique qui se tiendra au pays de Galles les 4 et 5 septembre. L’accord concerne le statut de pays hôte.

Le journal suédois Svenska Dagbladet avait rapporté mardi que la Suède signera un accord similaire.

Les accords permetteront à l’OTAN de déployer sa force de réaction sur les territoires (zones terrestres, aériennes et maritimes) finlandais et suédois.

L’accord n’autorisera toutefois pas l’entrée des troupes sans une demande de la part de la Finlande, a précisé le ministre de la défense.

En effet, l’accord en question a été préparé sur l’initiative de la Finlande depuis 2001. Le ministre attend du sommet des progressions en ce qui concerne le partenariat pour la paix.

Avec cette décision, les deux pays nordiques renforceront, toutefois, la coopération avec l’OTAN au milieu de la crise et de l’Ukraine.

D’après Kremlin, à cause du nouvel accord, la Finlande n’est plus considéré en Russie comme pays non-allié.  L’agence de presse Itar-Tass a rapporté jeudi que selon Alekseï Puchkov, president de la commission des affaires étrangères du Douma, cet accord est un vrai pas pour la Finlande et la Suède vers l’adhésion à l’OTAN.

Le ministre des affaires étrangères, Erkki Tuomioja, a calmé les réactions en disant qu’il n’en était pas question. « L’essentiel, c’est que l’accord n’oblige ni la Finlande ni l’OTAN à accorder ou accueillir une aide ni n’oblige à autoriser le passage sur son territoire. »

Les forces navales organiseront des manœuvres militaires internationales ce week-end, auxquels vont participer des troupes et vaisseaux de douze Etat européens, de pays membres de l’OTAN et de pays partenaires de l’OTAN.  Environ 3000 personnes, dont la moitié de Finlande, participeront à cet exercice dénommée Northern Coasts 2014 et qui s’étale sur deux semaines.

Les preparations pour l’exercice militaire ont déjà causé de la turbulence sur la Mer Baltique.

Jeudi, le ministère de la défense a informé d’une troisième violation de l’espace aérien finlandais par un avion militaire russe en moins d’une semaine. Le ministère des affaires étrangères a demandé des explications à l’ambassade de Russie.

Depuis le début de l’année, il y a eu cinq violations de l’espace aérien finlandais par des avions russes, soit plus que durant toute l’année 2013.

En meme temps, le support de l’OTAN a un peu augmenté aux yeux des Finlandais depuis le début de la crise en Ukraine. 26 % des personnes interrogées se déclarent favorables à une adhésion de la Finlande à l’OTAN, contre 22 % en mars. La majorité des Finlandais, 57 % s’y opposent. 17 % ne se prononcent pas.

Mika Aaltola de l’Institut de relations internationales relève que les changements sur la scène internationale se reflètent sur l’évolution de l’audience de l’OTAN en Finlande.

Jussi Niinistö, président de la commission de la Défense, a proposé déjà au mois de juillet, que la Finlande fasse un rapport à jour sur les avantages et les désavantages et le coût d’une adhésion de la Finlande à l’OTAN.

Selon le ministre des affaires étrangères, Erkki Tuomioja, le gouvernement est en train de préparer un bilan de la coopération en matière de sécurité qui prendra en compte tous les acteurs de l’ONU à l’OTAN en passant par l’UE et les pays nordiques et l’OSCE, et la relation entre la Finlande et la Suède.

Le président de la Finlande, Sauli Niinistö a insisté mercredi sur l’importance de la politique étrangère bilatérale ainsi que sur l’activité de la Finlande. Ces questions sont accentuées en raison de la crise en Ukraine, même si la Finlande est étroitement engagée par la politique de l’UE. Pour le Président Niinistö, il convient pour la Finlande d’agir de façon indépendante y compris et surtout dans le cadre de la crise en Ukraine.

Lors de la conférence des ambassadeurs finlandais il n’a parlé que de manière générale de son voyage à Sotchi et à Kiev (fortement critique par quelques pays de l’Europe). « Je considère qu’il est nécessaire de maintenir un canal de communication entre les parties. Ce n’est rien d’autre que de la diplomatie. Le principal aujourd’hui est d’empêcher la propagation du feu et de l’éteindre », a-t-il affirmé.

La presse finlandaise a rendu compte des négociations informelles entre des spécialistes et des fonctionnaires américains et russes, organisées en Finlande en juin, sur la situation en Ukraine. Le ministère des Affaires étrangères a participé à l’organisation et s’est chargé des frais. A la demande des participants, la rencontre sur l’île Boistö devant Loviisa a été gardée secrète.

Erkki Tuomioja a relevé que des rencontres de spécialistes de ce genre sont actuellement en cours internationalement. Il ne connaît pas les détails de ces négociations.

Tuomas Muraja
Vendredi, le 29 août 2014